Les genres

Les manga ont un panel de sujets très large et pour tous les âges.
Le traitement des thèmes varie selon le public visé et les revues de manga sont généralement destinées à une catégorie estimée d’âge. Ces catégories d’âge sont parfois utilisées comme genre, ce que nous faisons également sur ce site.
Voici les principaux classés par ordre chronologique d’âge du lectorat visé : kodomo, shonen, shojo, seinen, josei. Ainsi que deux autres genres : manfra et manhwa.

Kodomo est un mot japonais qui veut dire « enfant ». Dans le monde de l’édition, ce mot désigne les manga destinés aux enfants. Ces manga visent un public dont l’âge excède rarement plus de 12-13 ans et les personnages principaux sont généralement en primaire ou débutent au collège.

On peut citer par exemple Chi, une vie de chat.

Le shōnen, genre le plus connu et le plus vendeur (qui signifie « adolescent » en japonais), est un type de manga pour les jeunes adolescents. Il est à opposer au shōjo, le manga pour jeune fille.
Plusieurs genres existent dans le shonen :

1. Le nekketsu

Le nekketsu, littéralement sang bouillant, comprend un grand nombre de manga shonen. Certaines caractéristiques sont récurrentes :

  • le héros est un jeune garçon orphelin (ou vivant séparé de ses parents) ; la recherche du père est un thème récurrent ;
  • le héros a souvent un rêve qu’il veut absolument réaliser et ce, quels que soient les obstacles ;
  • foncièrement honnête et innocent, il se révèle souvent naïf ;
  • il est doté de capacités ou pouvoirs hors normes, parfois magiques ;
  • en compagnie d’amis rencontrés durant sa quête, il lutte contre le mal ;
  • ses premiers adversaires deviennent généralement ses plus fidèles compagnons ;
  • ils participent à un tournoi ou quelque chose de semblable ;
  • lorsqu’il est sur le point de perdre ou de mourir, le héros se relève plus fort que jamais, grâce notamment à sa volonté, son « envie brûlante de gagner » (nekketsu) ;
  • honnêteté (justice), esprit de groupe (amitié) et dévouement à l’intérêt général (volonté de vaincre) sont les principales valeurs véhiculées par ces manga.

On peut décrire le style comme le voyage initiatique qui révèlera la transcendance du statut du personnage principal de plutôt banal dans l’univers dans lequel il vit vers l’égal d’un dieu.
Son Gokû, le héros de Dragon Ball, est un exemple typique de personnage ayant ces caractéristiques.

On retrouve fréquemment les mêmes thématiques dans les shōnen :

  • le sport
  • l’action
  • les combats et les arts martiaux
  • les mecha et la science-fiction
  • les historiques
  • les histoires de lycées (avec héros masculin)

2. Le pantsu

Prononciation phonétique japonaise de l’anglais pants (culotte)  généralement utilisés pour les  manga shonen comiques (bien que ça ne soit pas systématiquement le cas) :

  • un héros masculin n’ayant rien pour plaire (ou très peu) ;
  • un harem de jeunes filles toutes aussi jolies les unes que les autres ;
  • peu de seconds rôles masculin ; les quelques seconds rôles de ce type sont généralement pires que le héros ; celui-ci est ainsi mis en valeur ; parfois cependant, l’un de ces seconds rôles peut se détacher du lot pour faire de l’ombre au héros ;
  • le héros est maladroit et se retrouve par conséquent régulièrement dans des situations embarrassantes ;
  • on y voit souvent des jeunes filles en tenue légère ;

Une romance principale entre le héros et une des filles l’entourant se dégage de l’ensemble, mais elle se perd dans des quiproquos rendant toute avancée impossible . La fille concernée est soit la bonne copine idéale qui ne se rend pas compte de ses sentiments, soit la fille qui fait tout pour rabaisser le pauvre héros, le maltraiter voire l’humilier, mais en réalité ne le fait que pour se cacher à elle-même ses propres sentiments.
Ce sont les quiproquos qui génèrent les actions principales.  Celles-ci entrainent la nécessité pour le héros (ici anti-héros) de se poser les questions auxquelles sont confrontés tous les adolescents lorsqu’ils découvrent leur sexualité . Cette situation d’un homme au milieu de femmes est clairement la projection des fantasmes des adolescents masculins japonais. Les personnages sont souvent enfermés dans de vrais clichés (la fille gourmande, celle qui est sérieuse et studieuse, celle qui est un peu potelée et à forte poitrine, la superficielle et légère, la rigolote, etc.). Ainsi le lecteur trouvera forcément un des personnages à son goût. La maladresse, la malchance, le manque de courage et la bêtise du héros feront non seulement rire le jeune lecteur, mais lui donneront également la sensation d’être bien plus capable d’interagir avec les filles que le héros s’il se trouvait à sa place .
Cependant il ne faut pas se laisser tromper par les situations grivoises et l’intention évidente de provoquer le fantasme chez le lecteur, car la morale reste très présente dans  les “pantsu”. Chaque situation se finit généralement par un dénouement où est mis en évidence la nécessité d’être tolérant, ouvert, gentil et honnête avec les filles .  Les “pantsu” ont donc une volonté certaine d’éducation et de moralisation de son jeune lectorat vis-à-vis de ses relations avec les filles.

Shōjo est un mot japonais signifiant jeune fille ou petite fille . C’est un type de manga possédant ses propres caractéristiques. Le genre est à opposer au shōnen, manga pour jeune garçon.
Les genres abordés :

1 . Le shōjo romantique
Les histoires romantiques sont un thème très fréquemment abordés dans le shōjo. Elles se situent généralement dans un cadre scolaire.

2 . Le shōjo magical girl

Le thème principal de ce sous‑genre est, aussi bizarre que cela puisse paraître, le passage vers l’âge adulte . En effet, le canevas principal est généralement défini ainsi :
La Terre est menacée par les êtres du Mal (des extraterrestres, des monstres, des démons, etc.) qui symbolisent les problèmes ou les soucis auxquels est confronté n’importe quel humain. Une fillette sans grande distinction est exposée à ces soucis (qui sont généralement des soucis d’enfants ou de jeunes adolescentes). Elle se voit confier un sceptre (ou tout autre objet de pouvoir). Elle peut dès lors utiliser ses pouvoirs qui nécessitent généralement une transformation en une version adulte et plus féminine d’elle‑même .
Ce passage à l’âge adulte nourrit l’illusion des plus jeunes quant à la toute puissance des adultes pour lutter contre les soucis .

3 . Le shōjo sportif
Avec des joueuses féminines dans des sports.

4. Les mélanges
Le manga Vision d’Escaflowne a la particularité d’avoir le style shōjo pour ses personnages, mais d’être un shōnen impliquant des mecha. De même, X de Clamp, publié dans un magazine pour filles, est à bien des égards à même de plaire au public masculin de par les combats souvent sanglants qui sont mis en scène.

Le mot seinen, qui signifie « jeune homme » en japonais, est utilisé pour désigner un type de manga destiné aux jeunes adultes (18 à 30 ans) de sexe masculin . Le genre est à opposer au josei, le manga pour jeune femme.

Le style narratif et graphique du seinen sont généralement plus réalistes, avec une utilisation plus approfondie de la trame, des traits plus travaillés, une recherche plus poussée dans la mise en page, mais emprunte également des codes instaurés quelques années auparavant par Osamu Tezuka dans les manga shōnen, ce qui rend la frontière entre ces deux types assez floue, d’autant que les thèmes abordés sont les mêmes, allant du sport à la science-fiction en passant par les récits historiques ou la comédie.

Le josei  est un style de manga destiné aux jeunes adultes (de 15 à 30 ans) de sexe féminin, même si les hommes en lisent aussi. C’est l’équivalent féminin du seinen, le manga pour jeunes hommes de 15 à 30 ans.
Contrairement au shōjo, le manga pour jeune fille, qui traite généralement du grand amour et du rapport à autrui mais de manière édulcorée, comique et généralement ni immorale ni très violente, le josei manga aborde les sujets de manière plus sérieuse, plus crue et parfois plus violente psychologiquement . Ici, point de prince charmant et de conte de fée, les histoires ne sont que d’un soir et la recherche de l’être idéal se fait jusqu’à ce que le personnage principal comprenne que même si elles ne sont pas parfaites, les personnes de son entourage le complètent bien. Enfin les personnages sont décrits de manière plus complexes, pas aussi idéalistes (et idéalisés) que les personnages de shōjo.
Les josei manga se répartissent en plusieurs catégories :
  • les mangas de science-fiction
  • les « gay romances »
  • les manga érotiques
  • les « historical romances »
  • les mangas de cuisine
  • les introductions à la maternité

Autres genres :

Le manfra (ou franga ou global manga) est un mot-valise apparu en 2005 pour désigner les œuvres de bandes dessinées réalisées par des auteurs francophones (en général français, belges ou suisses) qui souhaitent travailler dans un format, un style de dessin et un genre de narration inspirés par le manga .

Les termes manfra et franga sont des néologismes contractant les termes « franco-belge » et « manga » en un seul mot.

Caractéristiques

Ces BD ont des caractéristiques très proches des manga ou des manhwa :

  • dessin (style assez dynamique, petits nez, grands yeux pour permettre de montrer les sentiments, personnages expressifs, super-déformations, exagération des attitudes…) ;
  • dialogues et textes (présence nombreuse des onomatopées, bruitages, interjections, sons divers, texte qui répète le sentiment, forme des bulles…) ;
    mise en page (peu de cases par page, cases non rectilignes, mise en page explosée, cadrage et mise en scène découpant une action en plusieurs cases…) ;
    narration (thèmes et genres abordés, mise en scène, « simplicité » des dialogues et des scènes (pas ou peu d’ellipses), lignes de vitesse (speedline, focus line)…)
  • format du livre (dimensions, nombre de pages, sens de lecture, en noir et blanc (avec trames)…)
    Ce format a même divergé pour devenir un genre à part entière, plus proche des manga des années 80–90, avec l’utilisation à outrance de trames (qui sont peu à peu délaissées dans les manga actuels japonais) et un dessin souvent proche du shōjo et cela même pour des manga dits de type shōnen .

Par ailleurs, ils répondent aux mêmes segmentations du marché (shojo, shonen…), utilisent des thèmes ou des genres similaires (romance, fantastique, etc.) . On peut aussi y trouver des références et des influences socio-culturelles comme dans les manga.

Le manhwa est l’équivalent coréen du manga . Il se décline en plusieurs genres :
Manmun, manhwa en une seule case.
Myeongrang, manhwa humoristiques pour adultes.
Sonyung, pour adolescent, équivalent du shōnen japonais .
Sunjeong, destinés au lectorat féminin, équivalent du shōjo japonais.
Tchungnyun, pour jeunes adultes (15 à 30 ans), équivalent du seinen japonais .
Ttakji, manhwa d’aventure qui se passent en Occident.